À la direction de Marsh :

Je vous demande d’utiliser votre influence afin que Marsh abandonne l’Oléoduc de Pétrole brut d'Afrique de l'Est (EACOP : East African Crude Oil Pipeline).

Celui-ci est absolument incompatible avec toute politique ESG digne de ce nom. Aucune entreprise soucieuse du changement climatique ou des droits humains ne peut justifier son implication dans ce projet destructeur de Total.

S’il est construit, cet oléoduc aura des effets dévastateurs sur la vie de milliers de personnes en Ouganda et en Tanzanie.

Près d’un tiers de l’oléoduc passerait à travers le bassin du plus grand lac africain, le lac Victoria. Il traverserait plus de 200 rivières. Une seule fuite ou un déversement de pétrole pourrait empoisonner l’eau dont dépendent 40 millions de personnes pour leur nourriture, leurs cultures et leurs moyens de subsistance.¹

Il causera également l’expulsion de 100 000 personnes hors de leurs terres et de leurs foyers.

L’oléoduc a déjà des conséquences effrayantes sur la société civile et sur les droits humains en Ouganda. Le gouvernement réprime les organisations qui viennent en aide aux populations affectées par l’industrie pétrolière. Certain·e·s activistes ont été attaqué·e·s et arrêté·e·s.²

Les effets de l’EACOP sur la nature et sur les écosystèmes de la région seront catastrophiques. L’oléoduc coupera à travers l’un des plus illustres parcs naturels du monde, Murchison Falls, qui abrite quelques unes des plus importantes populations d’éléphants, de girafes, de lions et de léopards au monde. Des dizaines d’années de travail et d’investissements ont permis de restaurer ces espèces après qu’elles aient été décimées par le braconnage.³

L’EACOP risque de détruire tous ces efforts.

Les populations locales en Ouganda et en Tanzanie luttent contre l’EACOP depuis des années. À travers l’Afrique, les populations réclament l’annulation du projet. Plus d’un million de personnes ont fait appel à Total et à ceux qui soutiennent le projet pour y mettre fin.⁴

Plus de 16 000 personnes viennent de signer une nouvelle pétition destinée au directeur général de Marsh, Daniel Glaser, pour lui demander d’abandonner le projet.⁵

Dans les secteurs de la banque et des assurances, d’autres acteurs majeurs ont publiquement critiqué l’EACOP. La compagnie d’assurance Munich Re a déclaré que le projet est incompatible avec ses engagements en termes de normes ESG. Les plus grandes banques françaises ont qualifié l’EACOP d’indéfendable et ont décidé de ne pas le financer. Et le plus important : les employé·e·s de Marsh sont du même avis.

Le dernier rapport de l’ONU sur le climat confirme que nous ne pouvons plus construire de nouveaux projets liés au pétrole et au gaz si nous voulons maintenir le réchauffement climatique au-dessous de 1,5 degré. Cette décision est cruciale si nous voulons garder un espoir de protéger la nature, la vie et, globalement, notre avenir.

S’il vous plaît, respectez vos engagements en termes d’ESG et envers les populations d’Afrique de l’Est et les générations futures, retirez votre soutien à l’Oléoduc de Pétrole brut d'Afrique de l'Est.

Merci,