Alors que les négociations internationales sur le climat stagnent, les émissions de CO2 continuent d'augmenter de façon spectaculaire.
L'extraction et la combustion du charbon comptent parmi les premières causes anthropiques des changements climatiques. L'Agence internationale de l'énergie ne cesse de dire qu'environ les deux tiers des réserves prouvées des combustibles fossiles doivent rester dans le sol afin de ne pas dépasser un réchauffement climatique de plus de 2°C d'ici la fin du siècle.
Investir dans le charbon et les combustibles fossiles contribuent à la création d'une « bulle carbone »: des recherches montrent en effet que les réserves en matières premières des entreprises de combustibles fossiles contiennent environ cinq fois plus de CO2 que les niveaux d'émissions autorisées dans l'atmosphère si la hausse des températures doit être limitée à 2 ° C.
C'est pourquoi un mouvement se rassemble pour exiger que les institutions financières publiques et privées se désinvestissent des projets et des entreprises de combustibles fossiles. Alors que certaines banques - y compris la Banque mondiale, la Banque européenne d'investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement - ont publiquement déclaré qu'elles vont réduire leurs investissements dans le charbon, il est temps pour les banques privées comme la Société Générale de faire cette promesse .
Société Générale est l'une des 20 banques les plus climaticides de part son son soutien à l'industrie du charbon. La banque française a fourni plus de 3,755 milliards d'euros pour des projets de centrales à charbon et des entreprises au charbon de 2005 à mi-2011, et 1,927 milliards d'euros supplémentaires pour l'exploitation minière du charbon de 2005 à mi-2013. La banque est présente en Australie, une des régions critiques en matière d'extraction du charbon, avec 507 millions d'euros de financement pour les mines de charbon et les centrales électriques depuis 2008 .
Dans un récent rapport , la Société Générale a également été identifiée comme ayant une exposition «élevée» à des prêts à haut carbone avec 15 milliards d'euros de prêts aux entreprises à haut carbone en cours au 31 Décembre 2012. La banque pourrait subir une perte de 0,7% du total de ses actifs détenus à des fins de transaction et attenants aux prêts aux grandes entreprises. Société Générale fait alors partie des différentes institutions qui sont à risque et contribuent à la vulnérabilité du système financier français .
Alors que la Société Générale encourage publiquement l'efficacité énergétique, les énergies renouvelables et les projets environnementaux , la banque se contredit activement grâce à la participation directe dans le développement de nouvelles mines de charbon , la construction de centrales électriques, et dans le financement des entreprises de charbon à l'échelle mondiale.
Aujourd'hui, la Société Générale fournit des services de conseil pour le projet de charbon Alpha, une énorme mine de charbon en Australie qui contribuerait à émettre 1,8 milliards de tonnes de CO2 sur une durée de vie de 30 ans. Le projet est censé obtenir ces financements pour la fin de cette année.
L'Assemblée générale de la Société Générale, le 20 mai 2014 sera l'occasion de soulever les risques d'Alpha Coal ainsi que des autres projets fossiles soutenus par la banque. Il n'y aura pas de transition vers des sociétés soutenables ni de solution aux changements climatiques sans la programmation de la fin des fossiles et l'arrêt immédiat du charbon.
En soutien aux Amis de la Terre, nous nous invitons donc à signer la pétition demandant à la Société Générale de mettre un terme à ses soutiens aux énergies fossiles, en commençant par se désinvestir immédiatement du charbon et se retirer publiquement du projet de charbon Alpha Coal.
Références :