Nos ministres de l’Économie et des Finances se réunissent ce vendredi 14 juin lors de la séance du Conseil des gouverneurs de la Banque européenne d’investissement (BEI). Nous devons exiger qu’ils et elles profitent de cet événement annuel pour prendre position contre les liens inacceptables que la Banque entretient avec l’industrie fossile.

Juste avant la séance, nous devons faire savoir à nos ministres que nous suivons leurs négociations. Envoyez une lettre et inondez leurs boîtes de e-mail pour marteler notre mot d’ordre : pas un euro de plus pour le charbon, le pétrole et le gaz : nous demandons une BEI Zéro Fossile !

La BEI revoit actuellement sa politique de prêts énergétiques, ce qui nous offre une opportunité à ne pas manquer. En suscitant une pression publique suffisante pour contraindre les dirigeant·e·s de la Banque à cesser de financer les combustibles fossiles, nous mettrions l’Europe et le monde sur la voie d’une lutte efficace contre la crise climatique.

Les conclusions scientifiques sont claires : pour avoir une chance d’échapper aux pires impacts du changement climatique, nous devons renoncer définitivement à bâtir des infrastructures alimentées aux combustibles fossiles.

La BEI continue malheureusement d’investir l’argent des contribuables européen·ne·s dans l’industrie fossile, en invoquant des exceptions fumeuses et une logique inadaptée à la situation. Le gaz fossile reste l’une de ces dangereuses exceptions. La Banque a ainsi approuvé récemment (début 2018) un financement de plus de 2,4 milliards € en faveur de l’un des projets gaziers les plus coûteux et nuisibles de l’histoire : le corridor gazier sud-européen. Aujourd’hui, nous avons l’opportunité de mettre définitivement un terme à ce type de financements européens.

Aucune institution publique internationale ne prête plus d’argent que la BEI, pas même la Banque mondiale. En adoptant une nouvelle politique ambitieuse en matière de prêts énergétiques, la BEI pourrait se détourner du charbon et du gaz au profit des énergies renouvelables à plus petite échelle et de l’efficacité énergétique. Elle mettrait de la sorte l’Europe sur la voie d’une lutte efficace contre le changement climatique.

Le Conseil des gouverneurs exerce une influence considérable sur la direction de la BEI, dont il peut donc orienter la politique future. Ce Conseil est formé des ministres de l’Économie et des Finances des pays de l’UE, qui sont délégué·e·s par leur gouvernement et rendent des comptes à leurs électeur·trice·s. Ces ministres ne savent pas encore que nous nous intéressons à une question aussi obscure que la politique de prêts d’une banque publique ; nous devons le leur faire savoir et montrer que nous lutterons pour une BEI Zéro Fossile et une planète vivable.