Le changement climatique, thème central des élections européennes

31 mars 2019 à Bruxelles [EPA-EFE/OLIVIER HOSLET]

Le réchauffement climatique sera un critère de décision important lors des élections européennes de mai pour 77 % des électeurs potentiels, selon un sondage publié le 16 avril.

Alors que la jeune activiste climatique Greta Thunberg s’apprête à s’adresser au Parlement européen à Strasbourg aujourd’hui, le nouveau sondage d’opinion réalisé par Ipsos MORI révèle que le changement climatique a grimpé dans les priorités des électeurs européens.

Depuis des mois, des millions de jeunes manifestent dans les rues des villes européennes pour demander aux politiques d’agir davantage pour le climat. Un mouvement qui a mobilisé des millions d’autres personnes dans le monde entier.

« Nombreux sont les jeunes qui vont voter pour la première fois aux élections et voudront choisir des eurodéputés qui soutiennent l’action pour le climat », explique Wendel Trio, directeur du Réseau action climat Europe, une organisation environnementale. « Cela pourrait mener à un véritable changement dans les futures institutions européennes. »

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Ce vendredi 15 mars, des centaines de milliers de jeunes suivent le mouvement de « grève scolaire », lancée par la Suédoise Greta Thunberg. Plus de 1 700 villes dans 112 pays sont mobilisées. Qui sont-ils ? Ouest-France a fait une sélection d’activistes du climat.

Les manifestations violentes contre la taxe carbone en France viennent toutefois rappeler que les politiques climatiques peuvent se retourner contre les décideurs politiques si elles ne sont pas accompagnées de mesures sociales pour atténuer leur impact sur les plus pauvres.

« L’action pour le climat n’est pas une question partisane et il est désormais clair que c’est devenu un sujet clé pour les électeurs », a déclaré Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat, qui a commandité le sondage. « Tous les partis politiques devraient faire de l’action pour le climat une priorité, sans quoi ils risquent d’être complètement à côté de la plaque. »

Le sondage a été mené en ligne en janvier 2019 sur un groupe de 2 000 électeurs potentiels âgés entre 18 et 65 ans dans 11 pays européens : l’Autriche, la Belgique, la République tchèque, le Danemark, la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la Slovaquie et l’Espagne.

L’enquête a mis en lumière des tendances communes parmi les pays. L’impact des prix élevés d’électricité et de gaz, par exemple, a été identifié comme une priorité environnementale en Pologne (86 %), en Espagne (88 %) et en Belgique (82 %).

L’enjeu environnemental le plus important et le plus commun pour les électeurs semble toutefois être la production d’aliments de manière durable et saine. C’est une question prioritaire en Slovaquie (87 %), en Autriche (86 %), en Italie (85 %) et en France (81 %) – avec un taux moyen de 82 % parmi les 11 pays sondés.

Il existe néanmoins des divergences nationales. En Espagne par exemple, les électeurs considèrent l’énergie solaire comme un thème électoral important, alors que les Slovaques mettent plus l’accent sur l’énergie éolienne. Les électeurs français ont quant à eux tendance à placer l’agriculture biologique et les pesticides comme sujet prioritaire.

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L’objectif de l’enquête était de comprendre l’importance des questions environnementales pour les prochaines élections européennes. Les participants qui ont prévenu qu’ils ne voteraient probablement pas ont été exclus de la recherche.

« Le sondage confirme le fait que le changement climatique est désormais un enjeu politique majeur pour les citoyens européens. Les responsables politiques doivent maintenant se rendre compte qu’ils ne pourront plus être élus s’ils ne luttent pas contre le changement climatique avec détermination et efficacité », a déclaré Thomas Pellerin-Carlin, responsable de l’énergie à l’institut Jacques-Delors, un groupe de réflexion.

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