Je suis écoeurée par l’annonce d’hier : le géant pétrolier Total a annoncé à ses actionnaires un bénéfice de 5,7 milliards de dollars au deuxième trimestre. L’annonce triomphante de ces bénéfices met en lumière la faillite morale et le danger que représentent les majors pétrolières.

Total est la pire multinationale française en termes d’émissions de gaz à effet de serre et est responsable de certains des projets de combustibles fossiles les plus destructeurs de la planète, notamment l’oléoduc East Africa Crude Oil Pipeline et de la fracturation hydraulique à travers Vaca Muerta, en Argentine. Ces profits record n’auraient par ailleurs jamais pu être enregistrés si Total n’avait pas tiré profit de la guerre en Ukraine.

D’un côté, nous subissons les conséquences dramatiques des canicules, d’incendies et d’inondations sans précédent d’un hémisphère à l’autre, de l’autre, Total entend utiliser ces profits record pour continuer à développer massivement de nouveaux projets pétroliers et gaziers. L’intensification des impacts climatiques à travers le monde n’est pas un accident, c’est précisément la manifestation de cette cupidité illimitée de l’industrie des combustibles fossiles.

Ainsi, malgré l’appel des gouvernements européens à mettre fin à l’expansion des combustibles fossiles dans les pays du Sud et la demande de l’Agence internationale de l’énergie de mettre fin aux nouveaux investissements dans les combustibles fossiles, Total mène actuellement une course au gaz en Afrique et en a conclu récemment des accords d’un milliard de dollars en Algérie et en Afrique du Sud pour extraire et brûler davantage de combustibles fossiles du continent

Je vais citer les mots de mon collègue Omar Elmawi, coordinateur de la campagne #StopEACOP “Il est consternant que Total Energies continue d’engranger des profits obscènes aux dépens des gens et de la planète, plus encore en Afrique, le continent le plus vulnérable au changement climatique. L’un des plus grands projets de l’entreprise en Afrique, le projet d’oléoduc d’Afrique de l’Est (EACOP) et les champs pétrolifères associés, fait face à une résistance soutenue au niveau local et mondial en raison de la menace qu’il représente pour les communautés et leurs moyens de subsistance, ainsi que des impacts négatifs attendus sur l’environnement et les écosystèmes sensibles en Ouganda et en Tanzanie. Nous pouvons stopper l’EACOP et la vague de destruction qu’il va laisser dans son sillage, si nous arrêtons les flux financiers vers Total. Nous appelons les institutions financières à ne pas soutenir Total dans ce projet néfaste.”

Il est vital que nous arrêtions le flux d’argent vers des entreprises de combustibles fossiles court-termiste et criminelle comme Total. C’est notre stratégie collective pour bloquer ses plans destructeurs.

Si Total fait des bénéfices records, de nombreuses personnes affectées par EACOP n’ont toujours pas reçu l’argent promis en Ouganda et Tanzanie.

S’il vous plaît, regardez et partagez la vidéo pour que tout le monde ait conscience de cette injustice révoltante. 

J’ai été aussi tellement choquée de lire cet article dans Basta Mag qui dénonce qu’en parallèle Total n’a pas payé d’impôts en France en 2020 et 2021 alors que les services publics ont plus que jamais besoin de cet argent !!

Les pouvoirs publics doivent s’emparer de ces milliards pour financer des énergies propres abordables ou encore l’isolation des logements et lutter contre la baisse du pouvoir d’achat tout en accélérant la transition écologique : c’est ce que nous demandons avec l’alliance Plus Jamais Ca !

Durant l’examen du projet de loi de finances rectificative des députés de la majorité et de l’opposition envisageaient le vote d’un amendement taxant ponctuellement les « superprofits » des entreprises pétro-gazières. Mais le gouvernement a refusé une taxation exceptionnelle des profits liés à la hausse de l’énergie et a à nouveau permis à l’industrie des combustibles fossiles de dicter l’agenda économique et politique à son propre profit. Cette annonce fait suite à la révélation d’universitaires la semaine dernière que l’immense richesse captée par les Etats pétroliers et les entreprises de combustibles fossiles depuis 1970 s’élève à 52 000 milliards de dollars, soit 2,8 milliards de dollars par jour, fournissant le pouvoir d’“acheter chaque politicien, chaque système” et de retarder l’action contre la crise climatique.

En effet, dans un communiqué, TotalEnergies s’est engagé à baisser de 20 centimes le litre, du 1er septembre au 1er novembre, puis de dix centimes jusqu’au 31 décembre, dans ses 3 500 stations en France, soit 500 millions octroyés pour la baisse du prix à la pompe, un montant ridicule par rapport à ces bénéfices. 

On ne peut en effet attendre que les citoyens et contribuables paient indéfiniment, ici par l’augmentation des factures de gaz, là par l’emballement des événements climatiques extrêmes, cette stratégie court-termiste et criminelle

Total savait, Total a menti, et Total, comme ses pairs de l’industrie pétrolière, doit payer et être tenu pour responsable.

En avant,

Clémence

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