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La France pourrait soutenir un gigantesque projet gazier dans l’Arctique russe

Arctic LNG, porté par le groupe russe Novatek et Total, pourrait augmenter le trafic à travers les glaces de la route du Nord.

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Publié le 02 septembre 2020 à 15h06, modifié le 03 septembre 2020 à 08h36

Temps de Lecture 4 min.

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Le navire brise-glace « Tor » (à droite), dans le port de Sabetta, sur la péninsule de Yamal (extrême nord de la Russie), en mai 2016.

En pleine présentation de son plan de relance, et tandis qu’elle s’efforce de « verdir » son économie, la France va-t-elle apporter son soutien à un projet gazier de grande ampleur dans l’Arctique russe ? Le gouvernement se fait discret sur ce sujet épineux, et assure que la décision formelle n’est pas encore prise. Toutefois, les enjeux sont importants.

Arctic LNG est porté par le groupe russe Novatek et le français Total, qui participe au projet à hauteur de 21 %. L’idée est de reproduire ce que les deux partenaires ont déjà accompli dans le Grand Nord russe, sur le site voisin de Yamal : bâtir une immense usine de liquéfaction qui permette d’exporter du gaz naturel vers l’Europe et l’Asie. Après extraction, ce gaz est refroidi sur place à – 163 °C et transporté par bateau à travers la route du Nord.

Le projet, qui a été définitivement validé par Novatek et Total en décembre 2019, devrait coûter un peu plus de 21 milliards de dollars (environ 17,6 milliards d’euros). Une partie importante de ce chantier colossal va être assurée par le groupe franco-américain TechnipFMC, spécialiste des grands projets d’hydrocarbures.

Pour assurer la réussite de ce type d’opération, les pouvoirs publics disposent d’un outil très concret : les garanties à l’export. Grâce à ce mécanisme, l’Etat se porte garant de prêts auprès des banques pour les entreprises françaises, par le biais de la banque publique d’investissement Bpifrance.

Une forme de subvention aux énergies fossiles

D’après plusieurs sources gouvernementales, le ministère de l’économie soutient le projet, au nom de la défense des exportations françaises. Le secteur parapétrolier hexagonal réalise en effet plus de 90 % de son chiffre d’affaires à l’export. Bercy maintient aussi l’idée que le gaz naturel est nécessaire à la transition énergétique, même s’il s’agit d’une énergie fossile, dont l’exploitation contribue directement au réchauffement climatique.

L’appui apporté à un tel projet pourrait être interprété comme un manque de sérieux au niveau des engagements climatiques pris par la France

A l’inverse, l’administration du ministère de la transition écologique rappelle que le Parlement a voté, en 2019, un objectif de neutralité carbone pour 2050. L’appui apporté à un tel projet gazier pourrait être interprété comme un manque de sérieux au niveau des engagements climatiques pris par la France. Bercy a jusqu’ici obtenu des arbitrages favorables de la part de Matignon sur des dossiers similaires.

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