Attentat de Christchurch : la Nouvelle-Zélande rend hommage aux victimes

50 personnes âgées de 3 ans à 77 ans sont décédées dans deux mosquées, vendredi.

 Christchurch (Nouvelle-Zélande), dimanche. Des membres de la communauté maorie rendent hommage aux victimes aux abords de l’une des mosquées ciblées.
Christchurch (Nouvelle-Zélande), dimanche. Des membres de la communauté maorie rendent hommage aux victimes aux abords de l’une des mosquées ciblées. REUTERS/Edgar Su

    Les Néo-Zélandais saluent ce dimanche la mémoire des 50 fidèles tués vendredi dans deux mosquées de Christchurch. Au moment où les dépouilles de certaines victimes commencent à être restituées aux familles, une liste encore incomplète des victimes a révélé que les fidèles tués sont âgés de 3 ans à 77 ans, et qu'au moins quatre sont des femmes.

    Dans tout le pays, un élan de solidarité interconfessionnelle a été observé avec des millions de dollars de dons et des achats de nourriture halal pour les victimes. « Nous nous tenons aux côtés de nos frères et sœurs musulmans », peut-on ainsi lire sur une grande banderole prés d'un des sites où s'entassent des fleurs, dans un mémorial improvisé.

    Des fidèles de l'Eglise anglicane de Christchurch ont prié dans ce qui est surnommé leur « cathédrale en carton », bâtie après un terrible séisme survenu en 2011. « Nous nous tenons solidaires de la communauté musulmane », a déclaré le doyen Lawrence Kimberley.

    Un homme a mis le tireur en fuite

    Le site d'informations Stuff.co.nz a fait émerger la figure d'Abdul Aziz, un Afghan de 48 ans. Ce fidèle raconte être sorti de la mosquée située à Linwood en laissant ses garçons à l'intérieur, après avoir entendu des tirs. Un témoin a confirmé qu'il a poursuivi le tueur qui se dirigeait vers sa voiture pour se saisir d'une nouvelle arme. Abdul Aziz est parvenu à se saisir d'une autre arme, vide, laissée derrière lui par le tireur. Abdul Aziz a expliqué l'avoir lancée « comme une flèche » sur la voiture du tueur, brisant une vitre. « C'est la raison pour laquelle il a pris peur », a-t-il dit en indiquant que le tireur australien a ensuite pris la fuite au volant.

    Daoud Nabi, un Afghan de 71 ans, a, pour sa part, couru au-devant du tueur et serait ainsi mort en protégeant d'autres fidèles dans la mosquée al-Nour. « Il a sauté dans la ligne de feu pour sauver quelqu'un d'autre et c'est ainsi qu'il est mort », a déclaré son fils.

    L'auteur de la tuerie est un extrémiste australien, Brenton Tarrant. Cet ancien instructeur de fitness âgé de 28 ans, « fasciste » autoproclamé, a expliqué ce massacre et les deux années de sa préparation dans un long « manifeste » islamophobe de 74 pages truffé de commentaires conspirationnistes et de références à des figures de l'extrême droite.

    La Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a révélé ce dimanche que son cabinet a reçu ce texte neuf minutes avant le début du carnage. « Il n'incluait aucun lieu ni aucun détail spécifique », a-t-elle déclaré, en précisant que le document a été transmis aux services de sécurité moins de deux minutes après sa réception.

    Dans le pays d'origine du tueur, en Australie, un hommage a également été rendu avec la projection, sur l'opéra de Sydney, de l'image d'une fougère argentée, symbole de la Nouvelle-Zélande.

    Sydney (Australie), nuit de samedi à dimanche. Une fougère argentée, symbole de la Nouvelle-Zélande, est projetée sur l’opéra de Sydney. AFP/Salty Dingo
    Sydney (Australie), nuit de samedi à dimanche. Une fougère argentée, symbole de la Nouvelle-Zélande, est projetée sur l’opéra de Sydney. AFP/Salty Dingo REUTERS/Edgar Su